dimanche 23 septembre 2007

les dames de meuse


Un beau matin d'amour,le compte de Rethel
En son manoir reçut trois preux, les fils de Hierges;
Les filles du comtes étaient trois blondes vierges,
Qui promirent aux preux un amour immortel.
Avant leur pauvre amour, les trois preux sur l'autel
Avaient juré d'aller combattre en Palestine.
Ils partirent un soir, la croix sur la poitrine,
A leurs dames laissant la garde du castel.
L'amour chasse l'amour, quand l'oubli se prolonge,
L'amour, l'amour félon chassa l'amour juré ;
Mais voilà qu'une nuit, dans le castel muré,
Une terreur passa, comme un horrible songe.
Dans le ciel noir immense, il planait des lueurs ;
De la terre profonde, il montait des clameurs,
Dans l'enfer où pleurait une lugubre plainte.
Les Croisés avaient pris Jérusalemn, la sainte.
Tandis que dans les bras de leurs amants peureux
Les dames du castel ont trahi les trois preux,
Autour du Saint-Sépulcre, à la lueur des cierges,
Sont ensemble à genoux les trois preux, fils de Hierges.
Mais de dure façon, le Seigneur les vengea ;
Sans pitié, pour toujours, la nuit même il changea
Les dames du castel en trois roches énormes
Qui dressent à jamais leurs trois spectrales formes.
Sur la Meuse, depuis, tristement nuit et jour,
Que renaissent les fleurs, qu'elles s'ouvrent ou meurent,
Les Dames du castel, les traitresses d'amour,
Immobiles rochers, éternellement pleurent.

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