jeudi 20 septembre 2007


Département
Ardennes
Région
Champagne-Ardenne
Superficie
5219 km2
Point culminant
la Croix-Scaille (504 m).
Chef-lieu
Charleville-Mézières. 4 arrondissements. 37 cantons. 460 communes.
Population
296357 hab. (recensement 1990)

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Histoire

A l'époque gauloise, la région était recouverte par l'immense forêt ardennaise (arduenna sylva), l'un des lieux de prédilection des druides.
Les tribus qui l'habitaient (Rèmes, Trévires) firent alliance avec les Romains et leurs terres furent incorporées à la Gaule Belgique.
Au 5ème, elle subit les invasions franques.
Par la suite, elle fit partie de l'Austrasie et fut partagée entre Charles le Chauve et Lothaire au traité de Verdun, en 843.
A partir du 9ème, se formèrent les grandes seigneuries féodales : comtés de Champagne, d'Ardenne, de Rethel et de Porcien, principauté de Sedan.
En 1285, le comté de Champagne fut rattaché à la France par le mariage de Philippe le Bel avec Jeanne de Navarre, héritière du comté.
Le comté de Rethel eut ses seigneurs personnels, puis, après 1290, suivit la destinée du comté de Nevers.
Transmis aux Flandres, aux Bourgogne, puis aux Clèves, il fut érigé en duché au profit des Gonzague, puis acquis par le cardinal Mazarin en faveur de sa famille.
La principauté de Sedan, très importante place forte, fut acquise par les ducs de Bouillon (la Marck, puis la Tour-d'Auvergne).
En 1642, à la suite des intrigues du duc de Bouillon, elle fut cédée au roi de France.
En 1678, par le traité de Nimègue, une partie du Hainaut fut rattachée à la France (Givet, Fumay).
Tout au long des siècles, la région fut le théâtre d'opérations militaires : héroïque résistance de Bayard à Mézières assiège par les Impériaux en 1521; combat de la Marfée, au cours duquel, après avoir battu les troupes royales, le comte de Soissons trouva la mort; victoire du Grand Condé sur les Espagnols à Rocroi en 1643; occupation par l'archiduc Léopold en 1650; guerres de la Révolution et de l'Empire; désastre et capitulation de Sedan, le 2 septembre 1870; combats des deux guerres mondiales.

Géographie

Le département se situe au contact d'un bassin sédimentaire, le Bassin parisien, et d'un massif ancien, les Ardennes, dont la frange méridionale occupe la partie nord du département.
C'est un plateau schisteux d'altitude à peu près uniforme, culminant à la Croix-Scaille (504 m).
Dans les creux stagnent des tourbières et des marécages (les fagnes); sur les pentes s'étalent les landes à bruyères (les rièzes), tandis que la forêt recouvre les hauteurs.
Les cours d'eau (Meuse, Semoy) ont enfoncé leurs méandres dans des vallées encaissées dominées par des crêtes dures de quartzite.
Le centre du département est une région de transition composée de divers petits pays au sous-sol argileux de formation jurassique ou infracrétacée.
La vallée de l'Aisne, le pays de Carignan et la Thiérache ardennaise sont les régions les plus fertiles du département.
L'Argonne est un massif boisé constitué de glaise, argile durcie par le sable.
Le Porcien et le Rethélois sont des régions humides au relief de collines.
La région des crêtes pré- ardennaises, rebord des plateaux crétacés, assure la transition avec la Champagne ardennaise qui s'étend au sud de la vallée de l'Aisne.
Qu'elle appartienne à la Champagne pouilleuse, à l'ouest, ou à la Champagne humide, à l'est, où la craie se mêle aux alluvions, elle a le relief d'une plaine faiblement ondulée.
Le climat, de type continental, est généralement rude, avec des hivers froids et prolongés, des automnes agréables et des étés connaissant une forte amplitude diurne.
La forêt reste une des principales ressources et fut à l'origine de l'industrie.
La vallée de la Meuse concentre l'essentiel des activités industrielles (métallurgie, textile, industrie du bois).

Arts, activités et économie

Le département possède un très riche patrimoine archéologique : si le paléolithique demeure faiblement représenté, on compte de nombreux petits gisements de surface néolithiques et quelques vestiges de l'âge de bronze.
Plusieurs tumulus, les cimetières du mont Trote à Manre et du mont Fruleux à Ménil-Lépinois témoignent de l'époque gauloise.
Le pays de Carignan est riche en souvenirs gallo-romains; on en a également découvert à Ville-sur-Lumes, Villers-Semeuse et Montcy-Saint-Pierre.
D'importants cimetières mérovingiens, riches en mobilier, ont été mis au jour à Jandun, Aubigny-les-Pothées, Champigneul-sur-Vence, Mazerny, Lumes, ainsi qu'à l'hôpital de Mézières.
Les Ardennes possèdent quelques églises romanes ou en partie romanes (Braux, Chémerysur-Bar, Cheveuges-Saint-Aignan, Laval-Dieu à Monthermé).
Le gothique primitif (Renwez, Hannappes, Monthermé, Rethel et surtout Mouzon) ou flamboyant (Mézières, Mohon et Donchery) a connu un plus grand développement.
Du 16ème datent les églises de Savigny-sur-Aisne, Saint-Morel, Villers-Semeuse, Charbogne et le portail de Vouziers.
L'art de la Renaissance s'est surtout manifesté dans le mobilier et l'ornementation.
Les troubles politiques ont motivé la fortification d'une vingtaine d'églises aux 16ème et 17ème, surtout en Thiérache (Liart, Tournes, Aouste, Nouvion-sur-Meuse); il faut faire une place à part à la surprenante église d'Asfeld qui ne peut être rattachée à aucune école existante.
Enfin, les petites églises rurales ont un charme et une personnalité qui varient dans chaque région du département.
Les nécessités de la défense militaire ont profondément marqué l'ensemble de la région : construction de puissantes forteresses (Sedan, Charlemont à Givet), d'imposants châteaux forts (Montcornet, Hierges), des maisons fortes (Doumely, Thugny, Wignacourt à Château-Porcien).
Les châteaux d'agrément ne furent construits qu'assez tard : au 18ème les bourgeois anoblis firent bâtir de remarquables petits palais (Bazeilles, Guignicourt-sur-Vence, Wasigny).
La place ducale de Charleville constitue un remarquable ensemble architectural destiné à mettre en valeur la gloire de Charles de Gonzague, fondateur de la ville en 1608.
Beaucoup de monuments ont été victimes des guerres; les Ardennais s'attachent à préserver leur patrimoine artistique et à restaurer ce qui peut être sauvé.

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